Cours Résumés de la 6ème année médecine
Module : Médecine légale - Thanatologie
INTRODUCTION ET DEFINTION DE LA MORT :
· Les définitions de la mort varient selon les cultures et les époques.
· Dans les sociétés monothéistes, la mort est vue par les croyants, comme la séparation de l’âme du corps.
· C’est un phénomène naturel qui termine l’évolution biologique et sociale de tout être vivant.
· La science qui décrit la mort et recherche les mécanismes et les causes de celle ci est appelée : LA THANATOLOGIE.
· on distingue deux types de mort :
La mort apparente ou relative :
· caractérisée par la disparition des critères grossiers de la vie : pouls, battement cardiaque, tension artérielle avec l’abolition de la conscience et des fonctions de relation, donnant au sujet une apparence de la mort.
· Dans ce type de mort, le retour à la vie est possible grâce aux moyens de réanimations.
· l’échec thérapeutique entrainera la mort réelle, absolue.
La mort absolue ou totale :
· elle fait suite au stade précédant, mais de façon progressive, laissant le temps aux lésions organiques et tissulaires précédemment réversible, de se compléter pour devenir irréversible et définitive.
La mort cérébrale
La mort cérébrale correspond à la suppression définitive des fonctions cérébrales secondaires à la destruction du cerveau. Les causes de cette destruction sont multiples : traumatiques, infectieuses, métaboliques et toxiques. En cas de mort cérébrale, la vie peut être maintenue par des moyens artificiels ( ventilation mécanique et administration de drogues tonicardiaques). Le diagnostic de mort cérébrale autorise le prélèvement des organes, dont les organes vitaux, sur le cadavre en vue de greffe.
Quatre critères pour poser le diagnostic de mort cérébrale :
– absence de toute conscience et de toute activité spontanée
– absence de toute réactivité dans les territoires des nerfs crâniens
– absence d’activité respiratoire spontanée
– électroencéphalogramme (EEG) plat
Ces critères doivent êtres réunis dans les circonstances suivantes :
– absence de toute hypothermie au cours de laquelle l’EEG peut être plat, par réduction du métabolisme cérébral sans qu’il y ait mort cérébrale
– absence d’intoxication qui diminue le métabolisme cérébral telle qu’une intoxication par les barbituriques qui donne un EEG plat par l’action sédative de ces produits.
– absence de comas endocriniens tel que le coma myxœdémateux qui diminue l’activité métabolique des neurones et donne un EEG plat.
Ces critères doivent être présents durant au moins 6 heures chez l’adulte et 24 heures chez l’enfant compte tenu de la plus grande résistance du système nerveux central de l’enfant à l’anoxie.
LA PHYSIOPATHOLOGIE :
· parmi les mécanismes qui peuvent entrainer le décès, il y a :
· cause cardiaque => défaillance circulatoire => chute du débit => anoxie.
· Cause respiratoire => mécanique ou autre => asphyxie => anoxie.
· Cause neurologique => troubles de régulation d’origine centrale => anoxie, etc.…
· L’arrêt cardio-circulatoire entraine l’ischémie (défaut d’apport sanguin) qui provoque une anoxie cellulaire (défaut d’apport d’oxygène..).
· Les conséquences cellulaires :
- lyse du noyau.
- vacuolisation cytoplasmique.
· Les conséquences biochimiques :
- libération enzymatique.
- consommation rapide de l’oxygène restant.
- stimulation du métabolisme anaérobique et épuisement énergétique.
- accumulation d’ions acides.
· A terme, on aboutit à une dette irréversible en oxygène, à une acidose et unediminution du stock ATP entrainant une décharge cathécholaminergique aboutissant à une majoration du collapsus.
· En fonction de type de cellule, le temps maxima d’anoxie autorisant une récupération est le suivant :
- fonctions intellectuelles : 4 à 7’
- centres cérébraux et médullaires : 8 à 10’
- centres vasomoteurs et cardiaques : 20 à 30’
- centres respiratoires : 30 à 50’
La capacité de tolérance est plus importante chez l’enfant.
DIAGNOSTIC DE LA MORT :
Les signes de la mort :
La mort, proprement dite, associe des signes négatifs de vie et des signes positifs de mort. Les signes négatifs de vie sont précoces mais ont l’inconvénient d’être réversibles, devant être interprétés avec prudence. Les signes positifs de mort sont tardifs mais leur présence affirme d’une manière irréfutable la mort.
1- Les signes négatif de vie :
1-1- L’arrêt cardio-circulatoire :
Il correspond à l’arrêt de la pompe cardiaque et se manifeste par l’absence de pouls, l’absence des bruits du cœur et par un électrocardiogramme (ECG) plat.
1-2- L’arrêt respiratoire :
Il se manifeste par l’absence de mouvements thoraciques respiratoires et un silence pulmonaire à l’auscultation (absence de murmure vésiculaire).
2- Les signes positifs de mort :Ces signes débutent 2 heures environ après l’arrêt cardio-respiratoire.
2-1- Le refroidissement cadavérique :
L’être humain est homéotherme et fabrique de la chaleur pour garder la température de son corps constante à 37°c. Les mécanismes de la production de la chaleur sont des mécanismes vitaux et s’arrêtent avec la mort à partir de laquelle la température corporelle chute progressivement pour arriver à un équilibre avec le milieu ambiant. La vitesse du refroidissement du cadavre est variable et dépend de plusieurs facteurs dont :
– la température ambiante : plus cette température est proche de celle du corps, plus vite l’équilibre est obtenu. Dans le cas où la température du milieu est plus élevée que celle de l’organisme, la modification de la température du cadavre évolue dans le sens de l’augmentation.
– le revêtement vestimentaire : plus le revêtement vestimentaire est épais, plus lents seront les échanges thermiques entre le cadavre et le milieu ambiant.
– l’épaisseur du panicule adipeux : plus le tissu adipeux est épais, moins rapides seront les échanges thermiques.
– la cause de la mort : en cas de maladie fébrile, l’équilibre thermique est plus lent à se manifester.
2-2 Les lividités cadavériques :
La pompe cardiaque fait mouvoir la masse sanguine dans l’organisme. L’arrêt du cœur entraîne la stagnation du sang qui se trouve, à l’occasion, soumis à la seule action de la pesanteur. Le liquide sanguin s’accumule, ainsi,
passivement dans les vaisseaux des parties déclives du corps en respectant les zones d’appui. En conséquence, chez un sujet à peau claire et dont le corps,
après le décès, se trouve en décubitus dorsal, on distinguera une modification de la coloration de la partie dorsale du corps respectant les fesses et la partie postérieure des deux épaules. Cette modification de la teinte correspond à la coloration du sang qui en s’accumulant devient visible par translucidité. La modification post-mortem de la coloration de la peau liée à ce phénomène définit les lividités cadavériques.
La vitesse de formation des lividités est variable. De manière générale, ces lividités sont visibles à partir de la 2ème heure après la mort, devenant progressivement de plus en plus marquées pour atteindre le maximum de leur intensité à la 12ème heure.
Les lividités sont dans un premier temps effaçables à la pression : un appui appliqué sur une zone de lividité chasse le sang des vaisseaux et la peau prend une teinte plus pâle par rapport aux zones avoisinantes. A la 12ème heure, et suite à la perte de l’étanchéité des parois vasculaires, le sang imbibe le tissu interstitiel et l’appui appliqué sur une zone de lividité ne peut plus déplacer le sang. A ce stade, les lividités sont dites fixes.
Les lividités cadavériques renseignent sur d’éventuels déplacement ou de modification de la position du corps après la mort. Un cadavre retrouvé sur le dos et qui présente des lividités antérieures indique que le corps est resté pendant les heures qui ont suivi le décès en position de décubitus ventral. Le cadavre a été, par la suite, déplacé ou retourné alors que les lividités sont devenues fixes. Un déplacement précoce du cadavre aurait fait suivre le sang, encore confiné dans le compartiment vasculaire, vers de nouvelles zones déclives sans laisser, en théorie, de traces au niveau de l’ancienne zone de déclivité.
La teinte des lividités cadavériques peut donner des renseignements sur la cause de la mort. Des lividités de teinte rouge-carmin sont typiques d’une intoxication au monoxyde de carbone (CO). Les lividités cyanosées orientent généralement vers une cause asphyxique ou vers un décès secondaire à une pathologie cardiaque ou pulmonaire.
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