Etat de tristesse profonde et durable (affaiblissement du tonus thymique) + ralentissement psychomoteur + troubles de l’instruction + troubles neurovégétatifs
Epidémiologie :
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Sd psychiatrique le plus fréquent
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prévalence : 10% chez l’homme et 25% chez la femme
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incidence : 5% de la population
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20-40% des dépressifs ont un comportement suicidaire
Classification : anglo-saxonne
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dépression primaire
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endogène :
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troubles bipolaires (manies + dépressions)
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troubles unipolaires : dépressions récurrentes
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exogène (psychogène) : dépressions réactionnelles ou névrotiques
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dépression secondaire
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à des troubles somatogènes
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à des troubles psychiatriques
Clinique
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Humeur dépressive :
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pessimisme, insatisfaction, dévalorisation, autodépréciation, idée d’indignation, de culpabilité, d’incurabilité, mimique douloureuse, voix monotone, monocorde
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Inhibition (perte de l’élan vital) : ralentissement psychomoteur + fatigue dépressive
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Symptômes associés
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Anxiété (sensation pénible d’attente d’un danger imminent)
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Troubles du caractère :
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irritabilité, hostilité, impulsivité, violence à l’égard de l’entourage
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troubles somatiques :
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insomnie d’endormissement ou du petit matin
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anorexie 90%
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↘TA, baisse de la libido
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troubles neuromusculaires : crampes, tremblements
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troubles urinaires : pollakiurie, oligurie
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céphalées, algies faciales
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Fluctuations nycthémérales
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aggravation matinale des troubles
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accentuation des troubles en fin de journée (le soir)
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Désir de mort
Formes cliniques
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dépression majeure mélancolique : endogène (bipolaire ou récurrente)
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prédominance matinale des symptômes
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intensité des symptômes : inhibition importante + AEG + insomnie matinale,
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douleur morale intense avec anesthésie affective
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antécédents d’accès maniaques ou dépressifs de même type
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risque suicidaire ↗↗
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urgence thérapeutique + hospitalisation
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dépressions névrotiques : anxiété + manifestations phobiques et obsessionnelles
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dépressions réactionnelles : à un événement (deuil, échec, conflit)
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dépressions secondaires
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à des troubles psychiatriques : schizophrénie, paranoïa sensitive
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à des affections organiques (somatiques) :
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neurologiques : Parkinson, SEP, Tm
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endocrino : diabète, hypothyroïdie
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pharmacodépendance
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iatrogène : médicamenteuse (Dopa, INH, neuroleptiques)
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Autres :
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forme hallucinatoire, anxieuse, stuporeuse, confusionnelle
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forme délirante hypochondriaque (Sd de Cotard : délire de négation des organes)
Evolution :
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75% des cas guérison sous TRT
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15% passage à la chronicité (dépression > 2ans)
Traitement
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Antidépresseurs : pendant 12mois (minimum 6 mois)
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anxiolytiques : pour les formes anxieuses et les troubles du sommeil
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thymorégulateurs dans les formes récurrentes et maniaques : sel de lithium, Tegrétol, Dépakine
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Sismothérapie : efficace dans 90%
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2 cure/semaine => de 12 séances
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indiquée dans les dépressions majeures
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CI de la chimio
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Psychothérapie de soutien
Indications :
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dépressions avec ralentissement : ATD tricyclique désinhibiteur : clomipramine (Anafranil)
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dépressions agitées : antidépresseur tricyclique sédatif : amitryptiline (Laroxyl)
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en cas de CI des précédents : antidépresseurs IRSS fluoxetine (Prozac)
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la levée de l’inhibition s’opère au bout de la 1ère semaine => risque suicidaire
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le rehaussement de l’humeur s’opère vers la 3ème semaine
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neuroleptiques :
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pour contenir la levée d’inhibition et dans les formes délirantes et comorbides
Forme majeure
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hospitalisation sur demande d’un tiers
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perfusion d’anafranil à doses progressives + neuroleptique sédatif
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passage à la voie orale au bout de 15j
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sismothérapie