psychoses chroniques sans signes déficitaires, sans Sd de discordance survient le plus souvent vers 40ans
3 grandes formes selon la classification française :
Paranoïa
Psychose hallucinatoire chronique
Paraphrénie
la classification américaine ne retient que les délires paranoïaques, les autres inclus dans la schizophrénie
DELIRE PARANOÏAQUE :
psychose chronique non dissociative, le délire étant permanent (le sujet pense que le délire est la réalité)
s’installe le plus souvent progressivement (personnalité paranoïaque) se déclarant vers l’âge de 40ans
la personnalité paranoïaque : caractérisée par
hypertrophie du moi
méfiance : interprétation des actes anodins en malveillance à son égard
fausseté du jugement : la pensé logique est soumise à la méfiance et l’orgueil perturbant le raisonnement
inadaptation sociale : isolement social et affectif
ne survient pas dans le cadre d’une schizophrénie, ni trouble de l’humeur, ni de psychose ou affection médicale générale
Le délire paranoïaque :
méfiance soupçonneuse envahissante (passion pathologique)
le mécanisme est interprétatif
le délire reste logique car part du réel (on peut adhérer à son histoire)
délire systématisé bien organisé, s’enrichie mais ne varie pas (garde le même noyau)
le délire est centré (sur une personne ou un groupe social)
Classification :
les délires passionnels : DE CLERAMBAULT
délire de jalousie : ++++++++++++++++++
les hommes sont plus atteints
le délire (postulant fondamental) repose sur l’infidélité du conjoint
début brutal s’appuyant sur des faits anodins (regard d’un passant, appel téléphonique…)
le patient rumine ses soupçons qui se transforment en certitudes
le patient cherchera à prouver l’infidélité du conjoint (examen du courrier, du linge, visites inopinées…)
les aveux de la victime pour détendre l’atmosphère enveniment les choses
les personnes prenant partie de la victime seront complices ou de mauvaise foi
danger : passage à l’acte hétéro-agressif (conjoint, amant supposé tiers prenant partie avec le conjoint)
Dc différentiel :
alcoolique chronique : (difficultés sexuels alimentés par des cauchemars voyant le conjoint avec un amant)
schizophrénie paranoïde : thèmes de jalousie
démence sénile : délire pauvre
délire érotomaniaque :
touche la femme surtout
postulant fondamental : l’illusion d’être aimer par une personne d’un rang le plus souvent supérieur au sien socialement prestigieux
début à partir d’un geste anodin (regard, signe de la main, paroles insignifiantes)
évolue en 3 phases :
phase d’espoir : longue phase d’espoir et de poursuite allant à la conquête du sujet supposé l’aimer, le détournement de la victime sera interprété comme timidité, pudeur ou obligations professionnelles..., lorsque l’érotomane se sentira rejetée elle passera au second stade
phase de dépit : reproches, ressentiments et accusations mensongères à l’encontre de l’objet, fait valoir son droit sur le postulant initial
phase de rancune : la revendication devient insultes, menaces, scènes sur la voie publique avec risque de passage à l’acte auto ou hétéro-agressif
délire de revendication :
postulant initial : sensation d’injustice subie à réparer
les quérulents processifs : se ruinent en procès (droit de passage, mure mitoyen, héritage…), ils accusent le juge de corruption et les témoins de mauvaise foi…
inventeurs méconnus : se plaignent d’être dépossédés de leurs inventions
idéalistes passionnés : politique ou religieux (sectes)
hypochondriaques délirants : revendication au niveau de la santé, avec insatisfaction exigeant réparation le plus souvent par un autre acte médical ou chirurgical
sinistrose délirante : suite à un accident de travail demandant l’augmentation de son taux d’invalidité multipliant les recours et les contre-expertises
délires d’interprétations : SERIEUX ET CAPGRAS
survient après une longue période d’incubation (10-20ans) éclot après un choc
le sujet interprète tous ce qu’il perçoit et le rapport à sa personne
le délire se construit autour de plusieurs idées contrairement aux délires passionnels
délire de mégalomanie et de persécution (on me traque car je suis important)
délire en réseau, aucun domaine de la vie n’est épargné (professionnel, social et affectif)
ex : femme au balcon étend le linge pour prévenir de son passage, ses documents volés photocopiés puis rendus, accueil chaleureux d’un collègue pour cacher son appartenance au complot
parfois association d’une composante imaginative ou hallucinatoire non importante
délire de relation, sensitive : KETSCHMER
personnalité paranoïaque timide, susceptible, introvertie
survient après un traumatisme psychologique (renvoi, échec…), le sujet rumine des impressions de brimades de mépris, on parle de lui dans son dos, on se moque de lui, on rit de ses maladresses
se complique généralement d’épisodes dépressifs
Evolution :
recrudescence, exacerbation (moments féconds), rémission, dépression, conduites pathologiques (passage à l’acte auto ou hétéro agressif)
Dc différentiel :
schizophrénie : délire flou mal systématisé + syndrome de discordance
psychose hallucinatoire chronique : délire peu systématisé, dominé par un Sd hallucinatoire
paraphrénie : délire imaginatif
Psychopathologie :
selon Freud, ces délires sont la projection inconsciente contre des pulsions homosexuelles
Traitement : +++++Q
hospitalisation (délire actif, trouble du comportement, persécuteur désigné, dépression secondaire)
assentiment familiale pour son hospitalisation car le patient se croit persécuté
chimiothérapie :
neuroleptique sédatif : Nozinan
neuroleptiques anti productifs haldol, largactil
neuroleptiques d’action prolongée : traitement d’entretient modécate
ATD inhibiteur : laroxyl (amitriptyline)
psychothérapie :
entretient régulier où le patient extériorise son délire loin de l’approbation (pour ne pas ancrer son délire), loin de la critique médicale (pour ne pas être inclus dans le système délirant)
sociothérapie
informer l’entourage familial et professionnel dans la perspective de resocialisation
PSYCHOSE HALLUCINATOIRE CHRONIQUE PHC
l’éclosion est précédée d’un événement traumatisant
apparaît chez l’homme autour de 40ans, chez la femme autour de 50ans
Clinique :
le début est brutal ou progressif avec céphalées, sentiment de malaise et d’inquiétude les attribuant à une influence étrangère avec marque d’hostilité
la phase d’état est caractérisé par :
le vécu délirant
sensation de perte de contrôle de soit, la sensation d’emprise extérieure (ex : démons, police, scientifiques…)
un tableau hallucinatoire + automatisme mental (constant nécessaire au Dc)
Sd d’automatisme mental :
perte de contrôle de la vie psychique (elle fonctionne de façon autonome)
les signes la caractérisant : impression que la pensé est devancée, volée ou répétée en écho, les actes sont énoncés, commentés et critiqués
Sd hallucinatoire sensorielle :
spatial (perçus à l’extérieur du sujet), sensorielle (touche les organes des sens)
auditive : élémentaire (bourdonnement, cloches…) le plus souvent acoustico-verbales (voix lointaine tenant des propos injurieux menaçant ou accusateurs…)
tactile superficielle : brûlure, pincement, insecte on animaux rampants… + lésions de grattage ou brûlures par lavages avec caustiques
cénesthésique : corps ou animaux dans les viscères, possession, touchés génitaux…
olfactive et gustative : (mauvais gouts, odeurs) dans une optique d’empoisonnement
visuelles : rares
hallucination psychomotrice : motrice (sensation de mobilisation de son corps) ou verbale (paroles qu’il attribue à son cerveau ou estomac)
hallucination psychiques : idées délirantes s’introduisant dans ses pensées qu’il ne reconnaît pas siennes
Evolution :
sans traitement : aggravation, détérioration intellectuelle, isolement social progressif
sous traitement : parfois guérison complète, enkystement compatible avec une vie sociale adaptée
Traitement :
hospitalisation : pour éviter le passage à l’agressivité
chimiothérapie : neuroleptique
psychothérapie : verbalisation du vécu délirant et angoissant
PARAPHRENIE
rare, le mécanisme imaginatif prédomine (thèmes de grandeur, fantastique)
le délire est mal systématisé mais le sujet reste bien adapté au monde réel (pas d’automatisme mental)
survient vers l’âge de 40ans sans personnalité pré-morbide définit
Clinique
début : progressive le plus souvent
phase d’état : délire riche avec thèmes mégalomaniaques de persécution ou de révélation fantastique, on retient 2 types
paraphrénie imaginative ou confabulante :
imagination avec peu ou pas d’hallucination
mégalomanie, filiation, héritage fabuleux
élaboration progressive d’une fabulation qu’il enrichie par les expériences de son vécu
paraphrénie fantastique :
mécanisme imaginatif et hallucination intriquées
exaltation de l’humeur avec thèmes fabuleux : compte de fée, voyage interplanétaire, identification aux héros, prophètes, Dieu
le délire est verbalisé et également exprimé par le dessin, la peinture, l’écriture
Evolution :
fixation autour de thèmes essentiels
prise de distance avec appauvrissement des éléments imaginatifs
dissociation schizophrénique
Traitement :
peu sensible aux neuroleptiques anti-productifs
il faut savoir respecter le délire car l’adaptation socioprofessionnelle est satisfaisante
les neuroleptiques n’agissent pas sur le délire, ils sont utilisés pour traiter les exaltations de l’humeur, les hallucinations, les agitations et angoisses,
psychothérapie de soutient